Le béton et la chaleur
Le réchauffement climatique actuel nous conduira inévitablement vers des étés encore plus chauds et des risques de canicules de plus en plus grands. La fabrication et la mise en oeuvre du béton à des températures supérieures à 30°C nécessitent de prendre en compte les conséquences de la chaleur sur les bétons frais et le béton aux jeunes âges. Des précautions sont à prendre pour éviter tout désordre.
Actions de la chaleur et du vent sur le béton
Ce phénomène est pris en compte dans tous les textes réglementaires (fascicule 65, livret SNCF IN 00034, DTU 21, etc.) et systématiquement repris dans les règles de l’art de la construction des ouvrages en béton.
La couleur blanche des cuves des camions toupies EQIOM Bétons
contribue à minimiser l’élévation de température du béton frais
Impacts négatifs d’une forte température ambiante
Une température élevée agit de manière néfaste sur les caractéristiques des bétons frais ou à jeune âge.
Une forte température ambiante (supérieure à 30°C) provoque :
- Une perte rapide de maniabilité
- Une dessiccation du béton durant sa mise en oeuvre
- La tentation de rajouter de l’eau dans le camion toupie sur le chantier
- L’accélération du processus de durcissement
- La fissuration de retrait plastique par perte d’eau rapide après la mise en place
Mise en oeuvre du béton par temps chaud
Le bétonnage par temps chaud exige une bonne planification et une préparation minutieuse :
- Privilégier les bétonnages tôt le matin pour éviter de fabriquer et de transporter le béton dans le créneau le plus chaud : entre 11h00 et 17h00.
- Coordonner méticuleusement la livraison et la mise en oeuvre du béton frais afin d’éviter toute attente.
- Prévoir suffisamment d’engins et de personnel pour le bétonnage, afin d’exécuter la mise en place et le compactage du béton sans interruption.
- Les fonds et les coffrages ne doivent pas absorber l’eau du béton frais. C’est pourquoi le coffrage doit être humidifié avant la mise en place du béton. Éviter toutefois un arrosage exagéré laissant des flaques d’eau résiduelles.
- Privilégier l’utilisation de formules été (formules avec retardateur de prise) disponibles auprès d’EQIOM Bétons.
- Si les conditions requises pour un bétonnage correct par temps chaud ne peuvent être remplies, quelles qu’en soient les raisons, il faut reporter l’opération à un moment où la température sera moins élevée
Actions de la chaleur sur le béton en cours de durcissement
Une chaleur excessive diminue les caractéristiques mécaniques du béton des éprouvettes de contrôle réalisées, stockées sur chantier et non protégées du soleil et du vent.
Éprouvettes conservées durant plus d’une semaine au soleil et au vent. La résistance en compression ne sera pas représentative du béton de la structure.
Une solution palliative est de conserver les éprouvettes (munies de leurs couvercles)
dans un bac isotherme sans couvercle à l’ombre sur chantier, et de les acheminer au plus vite vers le laboratoire d’essais.
La protection et la cure des bétons par temps chaud
- Les heures qui suivent la mise en oeuvre du béton sont cruciales concernant la fissuration de retrait.
- Protéger le béton contre une déshydratation par évaporation est le rôle de l’opération de cure, conformément au DTU 21 et autres normes d’applications
- Cette cure peut être réalisée par arrosage à l’eau fréquemment renouvelé (ce qui se révèle peu pratique et donc peu utilisé sur chantier), ou par l’application d’un produit de cure. Ce produit est pulvérisé à la surface du béton qui vient d’être coulé ; il va former après séchage un fi lm étanche qui maintiendra l’eau de gâchage au sein du béton pendant toute sa prise et les premiers jours de son durcissement.
- Cette mesure est rendue d’autant plus nécessaire que les effets d’un vent important peuvent venir se conjuguer à une température élevée. Certains produits de cure existent en version pigmentée «blanc» réfléchissant la lumière solaire et réduisant ainsi l'échauffement de la masse du béton.